Au cours de l’année 2024 a eu lieu la sortie de “Artificial Intelligence Index Report”, un rapport annuel publié par l’université de Stanford qui fait l’état des lieux du secteur de l’intelligence artificielle selon de nombreux aspects.
Etant donné la vitesse d’évolution de l’IA, certaines parties de ce rapport sont obsolètes, mais d’autres sont toujours d’actualité comme l’adoption de l’IA ou encore l’opinion publique dans laquelle on réalise, entre autres, que la France fait partie des pays les moins optimistes alors que la majorité des autres pays l’est beaucoup plus.
L’édition de cette semaine sera donc un résumé de ce rapport concernant l’adoption de l’IA et l’opinion vis-à-vis de ces outils.
Adoption de l'IA
Adoption en général
Le premier constat qu’on peut faire à partir de ce rapport est que toutes les industries n’adoptent pas l’IA à la même vitesse, comme l’indique le graphique ci-dessous :
L’adoption la plus importante a lieu dans l’industrie technologique, des médias et des télécoms, et l’IA est particulièrement utilisée dans trois fonctions :
- Développement de produit et/ou de services
- Opérations de service (comme le support client)
- Marketing et ventes
A noter aussi que l’adoption de l’IA pour ces fonctions est particulièrement croissante à l’échelle globale, avec 25% d’adoption pour le marketing, 26% pour le développement et 24% pour les opérations de services toutes industries confondues.
Du coup, on peut se demander quels sont les cas d’utilisation les plus couramment utilisés. Pour répondre à cette question, le rapport de Stanford s’appuie sur une étude de McKinsey, dont voici les résultats principaux :
- Créer des premières ébauches de documents, comme des campagnes publicitaires ou des cahier des charges (9% des répondants)
- Le marketing, comme l’identification du public cible (8%)
- La synthèse de documents sous forme de texte (8%)
- Créer des images et/ou des vidéos (8%)
- Identification des tendances (7%)
En résumé, les cas d’utilisation récurrents concernent essentiellement la vente et le marketing.
Adoption dans le développement
Partant de là, on pourrait imaginer que l’adoption se limite uniquement au marketing. Mais en réalité, l’IA est aussi très utilisée dans le cadre du développement.
Le graphique ci-dessus représente l’adoption de l’IA concernant les tâches liées au développement. Voici les trois tâches pour lesquelles les développeurs recourent le plus souvent à l’IA :
- Ecrire du code
- Examiner le code dans le but de l’optimiser ou corriger des erreurs
- Documenter le code pour connaître le rôle de certaines fonctions/variables
D’autres cas d’utilisation comme apprendre une base de code ou tester du code sont également populaires, même s’il s’agit plus d’une curiosité que d’une adoption véritable.
Dans tous les cas, les développeurs interrogés ont un sentiment globalement positif vis-à-vis de l’IA dans leurs outils de développements (27% d’avis très favorables, 48% d’avis favorable), puisque cela améliore leur productivité et accélère leur apprentissage.
Cependant, les développeurs ne font pas totalement confiance à l’IA concernant le code créé par ces derniers. L’IA est utilisée pour coder des fonctionnalités simples d’un projet, mais ne l’est plus du tout pour coder des fonctionnalités complexes.
Impact économique
Plusieurs analyses ont été réalisées dans le but de projeter l’impact économique futur de l'intelligence artificielle. Parmi elles, nous avons McKinsey qui a examiné dans quelle mesure l'IA générative pourrait impacter les revenus à travers différentes industries.
Ces fourchettes représentent l’impact prévu de l’IA générative pour différentes industries, à la fois en montants et en pourcentage des revenus totaux de l'industrie concernée.
Le rapport projette que l'industrie technologique pourrait voir ses revenus augmenter de 4,8 à 9,3%, correspondant à une augmentation supplémentaire de $240 à 460 milliards. Le secteur bancaire, les industries pharmaceutiques et des produits médicaux, ainsi que l'éducation, sont également estimés en croissance grâce à cet outil.
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Opinions du public sur l'IA
L’adoption de l’IA générative est une chose, mais quelle est l’opinion de la population en général vis-à-vis de ces outils ?
Opinion des pays
Pour répondre à cette question, le groupe Ipsos a réalisé une enquête en 2023 qui a consisté en des entretiens avec 22 816 adultes âgés de 16 à 74 ans dans 31 pays différents. Et parmi tous ces pays, la France parvient à être le pays le plus pessimiste vis-à-vis de l’IA.
Concrètement, le sondage présentait une affirmation selon laquelle les produits et les services utilisant l’IA avaient plus d’avantages que d’inconvénients, et le panel devait exprimer son accord ou son désaccord.
En France, seuls 37% des sondés pensent que l’IA apporte plus d’avantages que d’inconvénients, et il s’agit du pourcentage le plus bas à égalité avec les Etats-Unis, alors que la moyenne se situe à 54%. A contrario, d’autres pays comme l’Indonésie ou la Thaïlande font partie des plus optimistes.
Opinions sur les produits et les services utilisant l'IA
D’autres opinions ont pu être mises en évidence dans cette étude :
- 67% des répondants ont une bonne compréhension générale de l’IA
- 66% pensent que les produits et les services utilisant l’IA vont profondément changer leur quotidien au cours des 3 à 5 prochaines années (49% pensent que ce changement est déjà arrivé)
- 52% expriment désormais de la nervosité envers les produits et services d'IA
- 50% font confiance aux entreprises utilisant l’IA pour protéger leurs données personnelles
De façon générale, il y a un vrai changement dans la perception publique de l'IA suite au lancement de ChatGPT. Il y a une vrai prise de conscience sur les bénéfices de l’IA et son impact potentiel sur la société, mais aussi des inquiétudes grandissantes avec, entre autres, la gestion des données.
Des opinions différentes sur l'IA selon les démographies
En fonction des démographies, il existe des différences d’opinions assez importantes dans la perception du potentiel de l'IA à améliorer les conditions de vie.
Par exemple, 59% des répondants de la génération Z (nés entre 1997 et 2012) pensent que l'IA aura un impact positif, contre seulement 40% des boomers (nés entre 1946 et 1964)
Autre exemple, les individus ayant des revenus et des niveaux d'éducation plus élevés sont plus optimistes, alors les répondants aux revenus et à l’éducation moindre sont plus pessimistes.
Malgré tout, il est nécessaire de prendre toutes ces statistiques avec des pincettes, car elles ne prennent pas en compte les possibles corrélations entre ces facteurs.
Plus précisément, en France, selon une étude de 2024 réalisée par Statista, 18% de la population pense que l'IA améliorera la société.
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