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Élection, vote et blockchain

Virgile Heuraux
22/2/2024
5 min de lecture

Lorsqu’on pense aux élections, l’image que nous avons est celle du bureau de vote avec les enveloppes, les bulletins, les isoloirs et les urnes. Mais en dépit de toutes les procédures pour garantir le bon déroulement des élections, cela n’empêche pas la fraude électorale de persister.

Il faut donc envisager une autre façon de voter. Le vote numérique est devenu aujourd’hui un véritable sujet, et avec les progrès technologiques qui ont eu lieu au cours des dernières années, on pourrait utiliser les nouvelles technologies pour proposer de meilleurs systèmes électoraux.

Parmi ces technologies, on trouve forcément la blockchain, et pour l’édition de cette semaine, nous ferons un tour d’horizon de cette technologie appliquée aux élections et aux votes.

Le système électoral actuel est vieillissant

Faisons tout d’abord un état des lieux du système électoral tel qu’on le connaît actuellement. Pour pouvoir voter, il faut :

  • Faire constater son identité et son droit de voter
  • Prendre l’enveloppe et les bulletins
  • Se rendre dans l’isoloir afin de mettre un bulletin dans l’enveloppe
  • Introduire l’enveloppe dans l’urne
  • À l’issue du vote, on vérifie manuellement chacune des enveloppes qui se trouvent dans l’urne.

C’est un processus composé de nombreuses étapes, et chacune de ces étapes comporte un vecteur d’attaque où il est possible de manipuler le vote.

Quand bien même le système fonctionnerait correctement, cela n’empêche pas la fraude électorale pour autant.

Un premier exemple est les élections présidentielles russes de 1996 : Boris Eltsine, le président sortant, a été accusé d'avoir organisé une fraude massive pour se faire réélire via des faux bulletins de votes et le bourrage d’urne. Ces manœuvres auraient permis à Eltsine de l'emporter sur son rival communiste Guennadi Ziouganov.

Autre exemple, les élections présidentielles méxicaines de 1988 : Le candidat du PRI (parti au pouvoir depuis 1929) Carlos Salinas de Gortari a été déclaré vainqueur avec 50,7% des voix sur Cuauhtémoc Cárdenas. Mais des irrégularités massives ont été rapportées telles que des bourrages d'urnes ou encore des votes de personnes décédées.

Enfin, un dernier argument pour illustrer la nécessité de moderniser le processus électoral provient du comportement de vote selon les classes d’âge.

NL70Insee

Selon l’Insee, les 18-29 ans et les 30-39 ans possèdent le pourcentage de vote systématique le plus faible, avec respectivement 19% et 14% tandis que le vote intermittent et l’abstention systématique sont beaucoup plus forts.

Quand bien même les causes de ce désintérêt sont multiples, le sujet du vote numérique revient de plus en plus souvent pour réduire l’absentéisme, car cela représente une solution pertinente dans une société où les jeunes générations sont particulièrement concernées par tout ce qui est numérique.

Pour résumer, le système de vote traditionnel est complexe, coûteux, vulnérable à la fraude et nécessite d’être modernisé.

Améliorer le processus

Pour moderniser le système électoral, il est nécessaire de donner la possibilité de participer via internet à une élection.

NL70Estonie

L’exemple le plus avancé technologiquement est l’Estonie où le vote électronique existe depuis 2005. Voici comment ça se passe :

  • Le code source est accessible à tous et testé avant chaque scrutin
  • Chaque électeur est identifié grâce à une carté d’identité électronique à deux codes secrets pour apposer sa signature.
  • Les électeurs ont 10 jours pour voter
  • Il est possible de changer de vote, en sachant que seul le dernier bulletin est considéré.

On peut remarquer que le système de vote présente un certain nombre de points communs avec la blockchain, comme le fait que l’infrastructure du système électoral est open source, et qu’il y ait besoin d’une signature électronique pour pouvoir voter.

À ce compte-là, la blockchain apparaît comme une évolution logique du vote électronique, avec un certain nombre d’avantages :

Simplification du procédé

L’avantage le plus évident du vote via la blockchain est la simplification du procédé. Toute la logistique relative aux bureaux de vote avec la vérification d’identité, les enveloppes et les urnes n’est plus nécessaire puisque c’est la blockchain qui certifie du bon déroulement du scrutin et de l’authenticité des votes.

Les électeurs peuvent voter facilement depuis un smartphone ou un ordinateur, en sachant que leur identité est associée à leur compte (ou wallet)

Enfin, le décompte est automatisé et quasi-instantané grâce à la blockchain, sans avoir besoin de milliers de bénévoles pour compter manuellement les bulletins

Sécurité

La blockchain sert aussi à éliminer un certain nombre de vecteurs de fraude :

  • La blockchain protège contre la falsification car chaque identité est reliée à un compte précis
  • Le décompte est automatisé, donc il n’est pas possible d’effectuer du “bourrage”
  • Une autorité centrale ne peut pas être en capacité de manipuler une élection sur la blockchain si celle-ci est suffisamment décentralisée

Auditabilité

Tout ce qui se passe sur une blockchain est auditable. S’il est possible de vérifier en temps réel les statistiques d’une application décentralisée, alors il doit en être de même pour les votes.

Des auditeurs indépendants peuvent analyser en détail les données pour détecter toute tentative de manipulation. La traçabilité totale des votes apporte ainsi un gage de confiance essentiel dans le processus

Les défis du vote sur la blockchain

SI la blockchain apporte un certain nombre d’avantages décisifs par rapport au système électoral en place actuellement, l’implémentation de cette technologie n’est pas exempte de défis :

Conformité réglementaire

Les systèmes de vote blockchain doivent être conformes aux cadres juridiques et réglementaires des différentes juridictions.

Si l’auditabilité de la blockchain est un avantage décisif, une certaine confidentialité des votes est nécessaire à la fois au cours du scrutin pour éviter les biais, mais aussi après le scrutin pour que les votants puissent exprimer leurs opinions sans être jugé à postériori.

Adoption

Le système de vote Estonien présenté plus haut a un très fort taux d’adoption. Au cours du dernier scrutin, on estime que 51% d’Estoniens ont voté en ligne.

La blockchain est très loin d’avoir un taux d’adoption aussi important. Il y a donc des gros travaux à fournir sur le développement avec l’expérience utilisateur du vote par la blockchain, ainsi que sur l’éducation pour savoir comment utiliser une blockchain et acquérir les bonnes pratiques.

Infrastructure

Pour implémenter un système de vote sur la blockchain, il sera nécessaire de choisir quelle sera l’infrastructure la plus adaptée, en sachant que les possibilités sont nombreuses. Voici une liste non-exhaustive :

  • Concevoir une application décentralisée
  • Concevoir notre propre blockchain de toutes pièces
  • Utiliser un kit de développement
  • Construire un Layer 2 dédié à ce système
  • Utiliser une blockchain privée

Rien que sur le choix de l’infrastructure, nous avons 5 choix différents qui impliquent chacun leurs compromis.

La confidentialité doit être également prise en compte dans l’infrastructure. À ce compte-là, les Zero Knowledge Proofs (ZKP) sont une technologie très adaptée pour permettre cette confidentialité, mais il est nécessaire de choisir la façon de l'implémenter, et quels paramètres on choisit de dissimuler.

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