La semaine dernière a été particulièrement difficile à vivre pour le marché crypto. Entre les tensions géopolitiques, les ventes massives sur le marché des actions et les rapports décevants sur l’emploi aux États-Unis, tous ces événements ont entraîné une baisse considérable sur la capitalisation totale des cryptomonnaies.
Cela dit, si la capitalisation de ce secteur a pris un mauvais coup, on peut être beaucoup plus optimiste sur les perspectives d’emploi dans l’industrie de la blockchain. Le but de cette édition sera de montrer que malgré ce coup dur, les perspectives d'emploi sont bonnes :
Les projets recrutent
La demande de professionnels qualifiés dans l’industrie de la blockchain a explosé. Depuis le début de l’année, il y a un véritable optimisme des entreprises, mais aussi un véritable besoin de compétences spécialisées.
Les entreprises sont en quête de personnes avec des compétences diverses et variées :
- Développement (smart contracts + web), pour concevoir et mettre en oeuvre des solutions sur la blockchain
- Gestion de projet, pour pouvoir orchestrer l’ensemble des personnes contribuant au projet
- Marketing, pour apporter de la visibilité au projet
- Juridique, pour assurer la conformité du projet avec les réglementations en vigueur.
- Pédagogie, car la blockchain est un environnement qui possède un langage spécifique et qui présente des concepts parfois abstraits qu’il faut savoir expliquer
Cette demande en compétence se manifeste de nombreuses façons, comme le fait que de plus en plus d’universités proposent des cours sur la blockchain, ou encore qu’il y ait des sites d’offres d’emplois spécifiques à la blockchain, qui proposent régulièrement de nouvelles offres.
Parmi ces sites, on peut nommer par exemple Jobstash, ou encore onchainjobs qui met un point d’honneur à mettre en avant les propositions d’emploi des entreprises francophones.
Certains protocoles ou entreprises proposent même une section “careers”sur leur site de présentation, dans laquelle toutes leurs offres d’emploi sont répertoriées. Ainsi, Il est possible de postuler à ces offres directement sur leur site web.
Même l’OPIIEC (Observatoire des métiers du numérique, de l’ingénierie, du conseil et de l’événement) avait recommandé plusieurs actions pour répondre aux besoins des entreprises, notamment le développement de compétences via des formations spécifiques, et la reconnaissance officielle du métier dans l'industrie de la blockchain en général.
La finance décentralisée
Si les perspectives générales de l’emploi dans la blockchain sont bonnes, la baisse à laquelle on a assisté est une véritable publicité pour la finance décentralisée (DeFi), la finance qui utilise la blockchain en tant qu’infrastructure.
Une meilleure résilience
Le premier constat qui saute aux yeux ces derniers jours est la résilience de la blockchain par rapport à la finance traditionnelle.
6 plateformes d’échange parmi les plus importantes au monde (comme Robinhood ou Fidelity) étaient inaccessibles. Du moins, il n’était pas possible de se connecter.
Pendant ce temps-là, toutes les plateformes d’échange décentralisées telles que Uniswap ont permis à n’importe quel utilisateur de se connecter, et malgré la montée fulgurante des frais de transactions au cours de cette période, toutes les transactions réalisées par les utilisateurs ont pu être exécutées sans que les blockchains ne tombent en panne prolongée.
Au-delà du fait que la finance décentralisée ait pu être opérationnelle là où la finance traditionnelle ne l’était pas, il n’y a eu aucun incident majeur à déplorer sur les protocoles DeFi :
- Les protocoles de prêts et d’emprunts ont très peu ou aucune mauvaise dette (des emprunts qui n’ont pas de garanties suffisantes pour être remboursés)
- Tous les stablecoins existants ont conservé leur ancrage au dollar, ce qui représentait une crainte majeure en référence à l’effondrement de l’UST en 2022.
- Il n'y a eu aucune défaillance d'oracle, ce qui signifie que aucune information extérieure à la blockchain n'a été manipulée de façon malveillante.
Mieux encore: certains protocoles ont même tiré parti de l’événement pour accroître leur revenus. C’est le cas entre autres du protocole de liquidité Aave qui a obtenu plus de $2 millions de revenus en 24 heures, dont 1.5 millions rien qu’en frais de liquidation.
On peut également citer les plateformes d’échange décentralisées qui ont enregistré des volumes d’échanges record, et par la même, proposer plus de rendements aux utilisateurs qui fournissent la liquidité nécessaire pour ces échanges.
Des projets qui créent des emplois
Lorsqu’on parle de finance décentralisée, on parle très souvent des prix des tokens, ou encore des performances d’un protocole par rapport à un autre. Mais ça peut faire oublier que derrière ces protocoles, il y a des personnes qui travaillent pour les développer, les améliorer, et veiller à leur bon fonctionnement.
Ce faisant, un protocole de finance décentralisée doit gérer de nombreuses dépenses :
- Équipe de développement
- Audits
- Maintenance
- Marketing
- Budget en cas d’imprévu
- Dépenses spécifiques aux protocoles DeFi (plateformes de délégation, émission de token)
D’une certaine façon, les protocoles DeFi sont de plus en plus en train de raisonner comme des “institutions” avec des bilans comptables, et doivent trouver un modèle économique pour subsister.
À partir du moment où les revenus perçus par ses protocoles sont supérieurs à leurs dépenses, ils deviennent autosuffisants.
C’est le cas de MakerDAO, l’émetteur de stablecoins DAI, où les utilisateurs qui émettent des DAI paient un taux d’intérêt qui est déduit de leur garantie au fil du temps, et une partie importante de ces intérêts payés sont distribués à la trésorerie.
C’est aussi le cas de Aave, où la majorité des revenus proviennent des cryptos qui sont empruntées sur sa plateforme. lorsqu’on paie les intérêts de notre emprunt, ils sont distribués à la fois aux utilisateurs ayant déposé la crypto concernée, et à la trésorerie d’Aave.
Grâce à leur modèle économique, ces deux références de la finance décentralisée génèrent plusieurs dizaines de millions de dollars de bénéfices annualisés.
Cela dit, on trouve aussi des protocoles autosuffisants avec moins de revenus, comme Paladin et un de ses protocoles “Warlord” qui consiste à recevoir des revenus de différents tokens, et Paladin prend un pourcentage sur ces revenus.
Il y a quelques années, on reprochait aux projets de trop dépendre de leur token. Aujourd’hui, certains d’entre eux parviennent à vivre par eux-mêmes, et à créer de nombreux emplois, qu’ils soient ponctuels ou à temps plein.
Se faire une place dans la blockchain
La blockchain est un environnement qui se professionnalise avec ses propres secteurs spécifiques, mais où beaucoup de choses restent à construire, ce qui laisse beaucoup de place pour se lancer professionnellement.
Beaucoup d’acteurs francophones et à travers le monde se sont fait connaître en contribuant spontanément à des projets. Ça commence par une simple curiosité, mais au fil des contributions il y a souvent des opportunités professionnelles à long terme.
On peut citer Cyrille Brière, intervenant chez Alyra qui est très impliqué dans le projet f(x) Protocol. À force de contributions, il a fini par rejoindre AladdinDAO, l’équipe de développement derrière ce projet.
Il est même fréquent que les projets mettent en place des programmes pour impliquer la communauté, et les membres les plus impliqués finissent par rejoindre l’équipe du projet concerné.
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